L'Ordre et l'Islam

Extrait de Pierre-Louis Besombes, auteur du roman LeTemplier et de la Sainte Lance.

En conclusion, l’Ordre  du Temple s’était indéniablement rapproché de l’Islam. Il  avait même pris pour modèle, dès sa création,  de ces moines soldats membres de certaines confréries soufis. Comme les musulmans, il rejetait les images ou symboles, tels que la croix. Ils vénéraient peut-être en la fameuse tête barbue du Baphomet, le prophète Mahomet. C’est une des raisons pour lesquelles on les a accusés d’hérésie. Il paraît évident que les Templiers, nés en Orient et ayant toujours gardés leur siège en Orient, aient joué sur plusieurs tableaux. Ils avaient noué des contacts avec les ordres Soufis, se servant notamment des Assassins pour éliminer leurs ennemis musulmans et s’imposer parmi les Seigneurs Francs de la région. Il est aussi probable qu’ils aient intégrés dans leur rituélie des éléments de l’islam, ce qui les a en partie voués à leur perte, pour avoir modifié la doctrine de l’église romaine. Car le temps passant, les Templiers n’étaient plus du tout protégés, depuis la chute de Saint Jean d’Acre en 1291 et la perte des Terres Saintes, ni par le Pape, ni par le Roi de France. Saint Bernard de Clairvaux était mort depuis bien longtemps et aucun protecteur ne l’a remplacé. Leur fabuleux trésor faisait des envieux. Ne disait-on pas jurer ou boire comme un Templier ?

 

Au total, ils auront durés deux siècles. Deux siècles de légende. Seuls certains membres de l’Ordre, les chevaliers devaient avoir accès à leurs secrets. A cette partie ésotérique réservée exclusivement aux maîtres comme dans les confréries Soufis. Les sergents et les écuyers en étaient écartés. Sous le sceau du secret, ni la torture, ni les flammes des bûchers n’ont pu percer leurs mystères. Quels secrets ont-ils emporté dans leur tombe ? Beaucoup de chercheurs ont écumé l’Europe pour trouver des traces de leur fabuleux héritage. Mais ne faudrait-il pas le rechercher en Orient ?

 

Est-ce que les Templiers n’avaient pas finalement réussi l’amalgame entre la religion Occidentale et la religion Orientale ? Il s’agissait du premier pas pour réunir enfin ces deux chemins spirituels de l’Orient et de l’Occident ?

 

Rûmî avait peut-être raison? Nous sommes de partout et de nulle part. « Je ne suis ni musulman, ni chrétien, ni juif. Je ne suis ni d’Orient, ni d’Occident. Je ne suis ni de ce monde, ni de l’autre. Mon lieu est le nulle part, mon signe est le nulle part. »

 

 

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